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Après la chute de leur royaume, les Nains d'Erebor se dispersèrent pour trouver refuge dans divers endroits de Núhmeldor. Les plus âgés, les plus faibles ou les plus accablés, marchèrent jusqu'aux villages des hommes les plus proches et y travaillèrent dans les forges et les mines, quand quelques-uns partirent jusqu'au pays de Dun pour s'établir dans la citée naine des Collines de Fer, gouvernée par Dáin Pied d'Acier, cousin du prince Thorin. Mais certains décidèrent de quitter l'Est pour le Nord, et ils formèrent alors une communauté dispersée des Montagnes Blanches du Gondor jusqu'aux plaines enneigées et inoccupés plus au Nord. C'est dans ces montagnes que naquit le second neveu du prince Thorin, qui fut alors nommé Kili. Né quatre-vingt-dix ans après l'attaque du dragon et cinq après son frère aîné, Kili est venu au monde un soir d'hiver dans les halles naines des Montagnes Blanches, où les réfugiés d'Erebor vivaient dans une misère qui n'était point un secret pour les autres royaumes. S'étant établis dans des mines abandonnées car dépossédés de leurs richesses, les Nains enduraient le froid et la faim sans jamais connaître de trêve, car si les Hommes du Nord acceptaient que les Nains travaillent dans leurs ateliers, ils ne permettaient en revanche pas qu'ils puissent vivre parmi eux. Les hommes travaillèrent du soir au matin dans les forges et mettaient du coeur à l'ouvrage dans les travaux quotidiens, tandis que les femmes tissaient des vêtements chauds pour les villageois et confectionnaient des mets typiques de leur culture afin de les offrir à ces derniers.
Oh misty eye of the Mountain below, Keep a
Oh misty eye of the Mountain below, Keep a
And should the sky be filled with fire and smoke, Keep watching over Durin’s sons
Oh misty eye of the Mountain below, keep careful watch of my brothers’ souls
ET et tandis que le dragon dormait sous la montagne a l'est
le peuple d'erebor patientait, attendait l'aube et la fin
La vie de Kili a donc été rythmée ainsi : l'hiver venant, les Nains quittaient les Montagnes Blanches pour rejoindre la forteresse de Winterfell et, lorsque la neige commençait à fondre, ils remerciaient les Nordiens pour leur l'hospitalité et retrouvaient la rudesse des halles sinistres où ils avaient élu domicile des années plus tôt. Kili a donc grandi loin d'Erebor, sans jamais emprunter le chemin menant au royaume de ses ancêtres, car plus personne n'osait s'approcher de la terre que le dragon occupait : il n'était jamais ressorti d'Erebor, la ville de Dale était un champ de ruines où plus personne n'habitait, et seule la petite bourgade de Lacvil était encore active, bien qu'appauvrie et en proie à la violence et à la déshérence. Si Kili n'avait jamais vu Erebor de ses propres yeux, les récits de Thorin, son oncle, avaient bercé son enfance et celui-ci avait une prose si éloquente que le petit garçon avait imaginé sans mal les murs de roche sombre dans lesquels on avait sculpté des runes, la montagne qui fumait sous le soleil éclatant du Sud, les immenses forges des Nains crachant du feu et l'or, au-delà de toute mesure, au-delà de toutes les espérances. Dans ses récits, Thorin n'avait eu de cesse de rappeler que leurs alliés d'autrefois les avaient abandonné sans scrupule et que personne, en dehors du Seigneur de Winterfell, n'avait tendu la main vers eux. Thorin incriminait surtout les Elfes, contre lesquels il gardait de vives rancoeurs, des rancoeurs qui furent transmise à ses deux neveux, qui se mirent à les détester avec tout autant de hargne mais, surtout, les deux jeunes frères se firent une promesse : un jour, ils reprendraient Erebor et tueraient le dragon pour rétablir l'honneur.
KILI NARAG-ZARAM
Très proche de son oncle, celui-ci a endossé le rôle de père car Kili n'a jamais connu le sien. Dÿs n'aimait guère parler de ce dernier, et lorsque ses deux fils se risquaient à lui poser des questions à son propos, elle préférait changer de sujet et remettre celui-ci à plus tard. Si les deux jeunes enfants n'avaient jamais réellement compris pourquoi il y avait tant de mystères autour de leur père, en grandissant, ils avaient réalisé qu'évoquer cet homme absent devait être bien trop douloureux pour leur mère, et ils cessèrent alors de l'importuner. Leurs esprits se tournèrent bien vite vers d'autres quêtes, plus grandes et plus importantes que celle de leur secrète paternité : Erebor, le Royaume sous la Montagne Solitaire. Leur ancienne demeure, place forte de leurs ancêtres, ville fondée à même la roche et resplendissante jusque dans les plus anciennes mémoires, hantait l'esprit des nains chassés, en particulier Kili. En grandissant, l'enfant curieux et désireux de parcourir chaque vallée et de traverser chaque rivière était devenu un jeune homme aguerri et déterminé, dont le coeur noble conduisait une attitude valeureuse et honnête. Quoique parfois immature, car malgré son âge qui approchait les quatre-vingt ans, Kili avait su garder un esprit enfantin, qui s'amusait d'un rien et pour qui la vie devait être avant tout un plaisir, même dans les situations les plus périlleuses. Bon vivant, volontaire, travailleur et courageux, il avait très vite participé aux conseils qui se tenaient à chaque fin de saisons et qui réunissaient tous les royaumes Nains. Portant la parole des Apatrides d'Erebor, aux côtés de son oncle et de son frère, Kili défendait à chaque fois leur cause, en vain.
"I SAW EREBOR IN MY DREAM AGAIN...
IT FELT SO REAL..."
Malgré la grande tragédie ayant accompagné sa naissance, et ses premières quatre-vingt années -ce qui est fort peu à l'égard des nains, Kili a toujours été porteur d'une joie de vivre étonnante. Le monde étant son terrain de jeu, il n'était pas bien difficile de lui arracher un sourire ou de déclencher son rire mutin, car il demeurait un bon enfant qui s'émerveillait facilement. Loin d'être timide, ou même réservé, le jeune prince nain sans royaume approchait les hommes des villages du Nord sans difficulté, et très vite, il fut apprécié de chacun tant sa bonne humeur était aussi grande que communicative. Joueur, rieur, taquin et ne refusant jamais d'aider quiconque le sollicitait, Kili est également une personne à laquelle on peut se fier les yeux fermés. N'ayant qu'une parole, et celle-ci étant toujours honnête, il tient ses promesses et ses engagements, car l'honneur est primordiale à ses yeux. Très fier d'appartenir au peuple des Nains, et davantage à la glorieuse et noble lignée de Durin, il ne laisse personne insulter ses ancêtres ni les siens, et c'est bien l'un des rares sujets qui peut provoquer sa colère, qui se fait tonitruante quand elle éclate mais qui est aussi passagère que l'orage. Désireux de contribuer à la reconquête d'Erebor, car ce fut longtemps son unique but et espoir, Kili s'est employé à devenir un guerrier suffisamment expérimenté pour le jour où il devrait affronter le Dragon. Ainsi, son oncle Thorin lui a appris à maîtriser l'épée, mais si c'est devenu le domaine de prédilection de son frère Fili, Kili s'est illustré, pour sa part, dans le tir-à-l'arc. Ne manquant jamais sa cible, même lorsque celle-ci se trouve à des dizaines de kilomètres de lui, il est rapidement devenu le meilleur archer parmi les Nains réfugiés dans le Nord. Contribuant à la chasse pour le Seigneur de Winterfell ou pour nourrir les siens durant les saisons plus douces que l'hiver, Kili s'est entrainé durant des jours entiers pour être ce qu'il est aujourd'hui : un guerrier émérite, et un archer plus que redoutable.
"The world is grey, the mountains old, but still the sunken stars appear in dark and windless Mirrormere ;
there lies his crown in water deep, till Durin wakes again from sleep."
i was born to fight, and i will
IF WE SHOULD DIE TONIGHT THEN WE SHOULD ALL DIE TOGETHER
« — C'est de la folie, Thorin.
La voix du plus âgé, connu pour sa sagesse d'esprit et sa bonté de coeur, avait fait éclore un silence pesant sur l'assemblée. Après le discours de Kili, qui plaidait la reprise d'Erebor pour la énième fois, tous les nains rassemblés autour de la large table ronde n'avaient osé parler. Certains se regardaient d'un air entendu, d'autres étaient suffisamment en accord avec la sentence appliquée pour ne pas en rajouter, mais les Nains d'Erebor refusèrent finalement de se taire en la présence du plus jeune, dont la vaillance de coeur n'était plus à prouver.
— Vous étiez là lorsqu'Erebor est né. Vous avez vu nos ancêtres construire sa forteresse à la force de leurs mains, à la sueur de leurs fronts, à la minutie de leurs coeurs. Vous étiez là lorsqu'Erebor n'était que des murs hauts, vous étiez encore là lorsqu'elle est devenue la place forte de Thror, lorsqu'elle est devenue le plus grand royaume du Sud, lorsque les autres royaumes ont plié le genou devant nous, les Nains, tant de fois exilés, tant de fois chassés, répudiés, dénigrés, moqués, acculés... Au nom de Durin, nous avons connu la souffrance, la défaite, la honte, la faim... Mais vous, ce soir, vous rentrerez dans vos royaumes, dans vos forteresses chaudes et confortables, vous vous installerez devant une table bien garnie, vous recouvrirez vos épaules de larges et épais manteaux qui vous tiendront chaud pour l'hiver, pendant que nous, nous agonisons de faim, nous mourrons de froid, nous pleurons notre misère... Encore. Alors, est-ce de la folie de vouloir vivre, de vouloir reprendre ce qui nous revient de droit, ce qui nous a été volé ? Si c'est cela la folie, alors, Maître Draïwn, je veux bien être fou.
Tous, partagèrent un mutisme presque honteux, car il s'agissait là d'une vérité incontestable que tous les Seigneurs Nains avaient préféré ignorer, mais dont ils ne pouvaient plus se détourner désormais. Et bien que, cette fois, les débats durèrent une journée entière, si bien que les Nains en oublièrent de souper, les Seigneurs Nains refusèrent de mettre la vie de leurs soldats en péril face à la colère du dragon, puisque selon eux, malgré une profonde et sincère amitié envers le peuple d'Erebor, ce n'était pas leur quête ni leur combat. La nuit tombée, ils repartirent donc tous sans un mot, mais sur le chemin, Kili s'époumona de colère face au silence de son frère et de son oncle. Il en avait assez d'attendre après un potentiel élan de courage des autres Seigneurs Nains, et puisque aucune aide ne viendrait des autres peuples, le jeune archer souffla l'idée, aux premiers abords bien saugrenue, qu'ils pourraient entreprendre de reconquérir Erebor par eux-mêmes, en recrutant des volontaires parmi leur peuple. Quelques mois après le Conseil des Sept Maisons, la Compagnie de Thorin comptait déjà treize membres ayant répondu à l'appel de Thorin. Ils se mirent alors en quête du quatorzième de leur compagnie, un Maître Cambrioleur qui ne soit pas un nain, car le dragon y est trop accoutumé. Mais qui, dans ce cas ? »
Réunissant les Sept Maisons des Nains, le Conseil, aussi nommé Dushuk en Khuzdul, s'était tenu lors du Dernier Jour de Durin (la dernière lune de l'automne), soixante ans après la prise d'Erebor par le dragon s'étant échappé de l'Arnor. Bien que les Nains gardaient un profond respect envers ceux qui étaient sans royaume et réduit à l'errance, aucune maison n'avait jamais accepté de mettre ses forces armées aux services d'une quelconque reconquête. Si Thorin n'espérait plus de faire plier l'une d'elles, ni même de récupérer Erebor un jour, Kili, lui, ne désespérait pas.
In role as
Burglar
For Thorin and Company,
or in any other role they see fit,
at their sole discretion
from time to time.
Signed :
Witnessed :
Burglar :
Thorin son of Thrain
Balin son of Fundin
nos pères ont rêvé du jour où les nains d'erebor reprendraient leur terre
et ce jour est enfin arrivé, nous allons reprendre ce qui nous appartient à l'est
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