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« Au-delà, des montagnes embrumées, non loin des sombres cavernes du passé. Dans l'aube bleutée, il faut aller, en quête de l'or pâle et enchanté.

la Compagnie de Thorin Ecu-de-Chêne
Une fois que le quatorzième fut désigné, la Compagnie se mit en route pour Erebor. Adria, la plus grande et la plus puissante des cinq Sorciers de Núhmeldor, vint trouver Thorin la veille de leur départ ; elle avait en sa possession une clef et une carte que Thrain, le père de Thorin, lui avait confié quelques temps après l'attaque du Dragon. La carte parlait d'un passage dérobé sur le versant Est de la Montagne Solitaire, une porte secrète dont la serrure est dissimulée à même la roche. Mais même pour les Nains, en possession de la clef ouvrant la serrure, la tâche était ardue. Adria, qui possédait la capacité fort rare de pouvoir lire les Runes Lunaires, leur traduisit le message qui était inscrit sur le côté de la carte : « Tenez-vous près de la pierre grise quand la grive frappera, et le soleil couchant avec la dernière lueur du Jour de Durin brillera sur la serrure. » Ainsi, ils n'avaient plus que six mois pour traverser Núhmeldor et récupérer Erebor en libérant leur royaume du Dragon. Adria proposa de les accompagner, et c'est ainsi qu'ils partirent vers le Sud, un matin de Janvier. La Compagnie de Thorin rencontra bien des obstacles en chemin, car la route jusqu'à la Montagne Solitaire fut un véritable périple saccadé de menaces et de pièges. Les Nains, et leur Cambrioleur donc, durent faire face à des dangers qu'ils n'auraient jamais soupçonné ; pour parvenir à leur but, ils durent se réfugier en Imladris, pour échapper à une horde d'Orcs envoyé par Azog le Profanateur. Azog avait déjà combattu Thorin autrefois, lorsque le dragon était venu en Erebor et que les Nains avaient tenté de reprendre la Moria, leur première demeure, alors tombé aux mains des Orcs. Si Azog était parvenu à tuer le père de Thorin sans peine, c'est ce dernier qui provoqua sa défaite en lui tranchant le bras, l'obligeant ainsi à battre en retraite. Le Profanateur fut ramené à Dol-Guldur et soigné par le Nécromancien, qui n'était autre que Sauron, et il jura de se venger. Et c'est pourquoi, lorsque Thorin s'en alla vers le Sud, Azog prit en chasse la Compagnie, sans toutefois parvenir à les empêcher d'atteindre Erebor. Les Nains y entrèrent grâce à la clef, et ils réveillèrent le Dragon qui dormait dans les salles inférieures depuis soixante ans. Ils avaient réussi, mais le plus dur restait à faire.
Les pins rugissaient, hauts et fiers. Les vents gémissaient dans la nuit d'hiver. Rouge le feu, sur mille lieues, flambaient les arbres, torches de lumière. »
So comes snow after fire, and even dragons have their endings





One day, I will remember everything that happened
Maître Cambrioleur, pour lequel les Nains ne faisaient plus aucune différence depuis bien longtemps, semblait avoir réussi brillamment sa mission : le dragon avait été débusqué dans sa tanière, alors qu'il dormait depuis soixante ans, les pattes enfouis sous des monticules d'or qui l'avaient dissimulé. Enragé, puisqu'il avait compris que les Nains d'Erebor étaient de retour pour reprendre leur terre, le Dragon avait arpenté les salles silencieuses de la forteresse pour les trouver, en vain. Le combat entre le Dragon et la Compagnie de Thorin s'éternisa jusqu'au milieu de la nuit, avant que la Bête de Feu ne fulmine de colère et décide de détruire Lacville, dont les habitants avaient aidé les Nains à venir jusqu'à lui. Malgré les vives protestations de la part des Nains et du Maître Cambrioleur, qui tentèrent tous deux de l'en empêcher et de le retenir au sein de la Montagne Solitaire, le Dragon brisa les grandes portes d'Erebor et sortit de la forteresse, s'envolant vers la ville humaine flottant au-dessus du lac. Les malheureux habitants ne virent pas, pour la plupart, le danger arrivé. Le dragon déchaîna toute sa colère et ses flammes sur Lacville, qui s'embrasa en quelques minutes à peine ; très vite, la ville n'était plus qu'une torche flambante posée au milieu de l'eau noirâtre. Les survivants quittaient la ville par les eaux, en emportant dans leurs barques, tout ce qu'ils avaient : peu de choses, en vérité, car la ville souffrait d'une grande pauvreté. Mais si le Dragon était venu, il n'en repartit jamais. Un Bâtelier du nom de Bard tira, avec une Arc-lance de Nain, plusieurs noirs qui ratèrent leur cible, mais l'une d'elles, la dernière, heurta le dragon en plein coeur. Son feu s'éteignit dans sa gorge, il devinrent aussi gris que les eaux sous lesquelles il sombra, en même temps que les habitations dévorées par les flammes, qui s'écroulèrent pour disparaitre au fond du lac.
Sur les flancs de la Montagne, les Nains avaient vu le Dragon tomber. Si les réjouissances avaient résonné, malgré la tragique situation des survivants de Lacville qui se retrouvaient sans foyer, le bonheur fut de courte durée. Le peuple de Lacville trouva refuge dans Dale, qui avait été abandonné soixante ans plus tôt, mais ils ne furent pas les seuls à marcher sur la Longue Vallée. Des légions d'Orcs déferlèrent du Nord, menées par Azog le Profanateur et son ignoble descendance, Bolg. Ils furent nombreux à tomber ce jour-là, car les Elfes de l'Hirador et les Hommes de Lacville combattirent aux côtés des Nains pour leur propre survie ; même Adria vint à eux, déferlent ses pouvoirs contre les armées d'Azog. La bataille eut lieu sur la Longue Vallée, aux pieds d'Erebor, mais aussi dans la cité de Dale et même jusqu'à Ravenhill ; ainsi, elle fut un véritable massacre qu'aucune imagination ne peut rendre fidèle à la vérité. Lorsque les troupes d'Azog furent décimées suite à sa mort, on se mit en quête des survivants. Si les Nains ayant rejoint la Compagnie de Thorin avaient survécu, les héritiers de Durin ne connurent cependant pas le même sort. Thorin, qui avait combattu et vaincu Azog, était mort à Ravenhill, et l'on retrouva Fili dans la citadelle abandonnée du Mont aux Corbeaux. Mais Kili manquait à l'appel, et tous, bien que personne n'avait osé le dire, pensait qu'il était mort lui aussi, qu'Azog était parvenu à son but : éliminer la lignée de Durin en tuant ses trois derniers descendants. Quelques heures après la fin de la bataille, Adria retrouva Kili, méconnaissable tant il était couvert de sang, sur le flanc de la Montagne. Inconscient, blessé et terriblement affaibli, mais vivant. Il fut ramené dans la forteresse, et grâce aux bons soins magiques d'Adria, il ouvrit les yeux tard dans la nuit. Azog avait échoué. Un héritier de Durin respirait encore.
the good, the bad, those who survived, or not

Watch the flames burn on and on the mountain side : desolation comes upon the sky






we grew up on tales of





the Mountain you told us
« — Te voilà donc Roi, Kili.
Le deuil émaciait encore ses cotes, et voilà que l'on osait déjà le nommer comme Souverain de ces lieux, ceux-là mêmes pour lesquels son frère et son oncle avaient péri. Le jeune prince Nain leva un regard plein de rancoeur envers le plus âgé, dont la barbe blanche avait été soigneusement tressée à certains endroits, et qui était retenue par une belle boucle en acier scintillante. Sans réellement s'offusquer de la réaction de l'archer, Balin haussa vaguement ses épaules avant de porter son regard au loin, sur les montagnes cachées par la brume, et qui paraissaient dérisoires face à la Montagne Solitaire, de laquelle ils observaient le paysage. Des bruits percutants, portaient par le vent, provenaient de la ville de Dale ; les Hommes s'affairaient déjà à reconstruire la ville, et les Nains d'Erebor ne tarderaient pas à faire la même chose mais, avant tout, la coutume voulait que l'on couronne le nouveau roi qui, en cet instant, en refusait le poids. Il était bien trop jeune pour être souverain, il avait à peine 77 ans ce qui, pour les humains, n'était l'affaire que d'une vingtaine d'années ! Mais de surcroit, admettre d'être couronné signifiait que ni son oncle, ni son frère, ne pourrait l'être. S'il n'éprouvait pas de culpabilité, la colère le rongeait ; comment avait-il pu vivre un si grand bonheur et un tel malheur accablant en si peu de temps ? Silencieux, il écoutait le vent qui sifflait à ses oreilles, jusqu'à ce que la voix de Balin ne se fasse entendre à nouveau.
— C'est ce que ton oncle, et ton frère, voudraient. Que tu veilles sur notre peuple, que tu te battes pour le défendre, que tu protèges les tiens ; pas seulement les Nains mais aussi les Hommes, là, aux portes de notre royaume. Ils comptent sur toi, ils attendent ta parole pour te reconnaître comme tel, tout comme les Six Maisons qui ont envoyé des Corbeaux pour te prêter de nouveau allégeance. Ils sont sous la protection du Roi sous la Montagne depuis des siècles, mais qui les protégera, qui protégera notre peuple, si ce n'est toi, fils de Durin ? Ne doute pas de ton destin, tu es un descendant de Durin, tu es en ta demeure, l'unique héritier du Roi sous la Montagne. Le Roi sous la Montagne. »
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